Bienvenue
sur cette page où je prendrai la liberté de raconter tout ce
qui me passera par la tête, ce qui me semblera important, sans,
pour autant, avoir nécessairement de lien direct avec le roman.
Critique littéraire, découverte historique, coups de cœur, coups
de gueule... Comme cela, peut-être finirez-vous par mieux me connaître. En tout
cas, j'attends vos réactions.
Le
jeudi 30 avril 2009
Voilà
bien longtemps que je n'ai pas hanté cette
chronique. Que voulez-vous, j'ai une vie
à côté de ce site web ! Puis, de nombreuses
personnes semblent s'impatienter de voir
venir une suite à l'Enigme du Manuscrit
de Pommard ! Cependant, je n'ai point cessé
de lire, dénichant parfois de véritables
perles et allant jusqu'à de franches déceptions
que je vais donc vous faire partager. D'abord
"Labyrinthe"
de Kate Mosse ().
Un roman fleuve (plus de 800 pages) qui
commence plutôt pas mal mais qui s'essouffle
vite. Etant donné le battage autour du roman
et la célébrité de son auteur (rien à voir
avec le manequin famélique dépressif), j'aurais
imaginé cette histoire de voyage dans
le temps plus originale (par exemple, l'héroïne
actuelle se nomme Alice et celle du XIIIe
siècle Alaïs... Je sais, c'est fait exprès
mais un eu gros tout de même...). Ensuite,
voilà "Loubianka"
de Travis Holland ()ou
l'histoire d'un petit fonctionnaire de la
Loubianka (immeuble du KGB à Moscou) chargé
de détruire des manuscrits d'un auteur Russe
contemporain de grande valeur lors des purges
staliniennes. La vie à Moscou en 1939 et
les questions d'éthique sont bien posées,
mais l'histoire, pas très dynamique, se
perd dans certains détails. "La
Batarde d'Istanbul"
a de quoi séduire de prime abord : une belle
couverture bleu et violet, une histoire
qui se déroule dans l'une des plus belles
villes du monde, les conflits entre Turcs
et Arméniens. Le roman n'est, malheureusement,
pas à la hauteur des attentes. Si les personnages
sont attachants, l'histoire de cette fille
en pleine crise d'ado qui décide de quitter
les USA pour aller voir ses ancêtres en
Turquie ne tient pas la route. Enfin un
roman intéressant : "Le
Manuscrit du Saint Sépulcre"
de Jacques Neirynck ().
Premier tome d'une trilogie (que je lirai
sans doute prochainement), l'ateur fait
preuve d'une érudition et d'un sens du suspens
merveilleux. On a vraiment le sentiment
d'être plus intelligent après la lecture
qu'avant. On en apprend beaucoup sur le
Vatican et sur les différentes interprétations
(officielles ou pas) de la Bible. Un délice
! Quant à "La
chevauchée du Flamand"
de Jean Diwo (),
ce n'est certes pas le meilleur Diwo selon
moi, mais cet auteur a vraiment le don de
retenir l'attention du lecteur, cette fois sur
le vie de Rubens. Très bien documenté (comme
d'habitude !), Diwo nous plonge dans la
vie de Pier-Paul Rubens et aussi d'Henri
IV. J'y ai trouvé un grand intérêt car c'est
une époque que j'évoque dans mon propre
roman. Un véritable coup de coeur avec "L'impossible
Armistice"
de Claire Aronica ().
Ce n'est pas parce qu'elle est éditée à
l'Armançon et que j'ai eu le plaisir
de la rencontrer que je fais tant d'éloges.
Histoire qui conte les difficultés que les
hommes ont à retrouver leur place (mais
était-ce vraiment leur place ?) au
retour de la guerre de 14 dans une petite
commune bourguignonne. C'est fin, bien écrit,
sensible (une sensibilité qui fait dire
qu'il n'y a qu'une femme pour écrire une
chose pareille !). Sans vouloir faire rougir
Claire, c'est presque du niveau de Ken Follett
! Chapeau ! Philippe Vandenberg nous confie avec
"Le
Magicien des Miroirs"
()
une aventure entre l'Italie et Constantinople
au XVe siècle. Un maitre verrier qui devient
réputé par son art considéré comme magique
nous conte sa vie entre déboires, joies
et intrigues. Un intérêt certain ! Je ne
connaissais pas Henriette Chardak. Avec "Andreas
Vesalius, chirurgien des rois",
()
que j'ai acheté par hasard, elle m'a vraiment
bluffé. Avec ce genre de biographie, on
peut s'attendre au meilleur comme au pire.
Ici, on a affaire à une aventure absolument
exceptionnelle. Pas de scènes "gore"
ou de descriptions comme on aime bien les
faire dans les séries télé actuelles, mais
une véritable biographie du chirurgien,
rigoureuse, pleine de surprises et extrêmement
bien documentée. De sa jeunesse à sa concurrence
avec Ambroise Paré, tout y est maginfiquement
décrit. Pas de surprise avec le second (et
dernier) tome de "Marco
Polo, les voyages interdits"
de Gary Jennings ().
Encore plus gros que le tome 1, écrit tout
petit (mais sur un papier ivoire agréable
à la vue et au toucher; la police aussi
est agréable), il m'a conquis. Il s'agit
de la vie de Marco Polo à la cour du Grand
Kubilaï Khan. Foison de détails, d'aventures,
moments comiques, grivois ou terribles,
tout y est. Jennings était un grand conteur.
Marina Dedeyan nous fait découvrir, avec
"L'Aigle
de Constantinople",
()
une aventure qui se déroule à Istanbul au
temps des empereurs romains dOrient. La
rivalité entre deux frères, l'un empereur
et l'autre, parce qu'il arrive en second,
presque rien ! Belle description de l'époque
et de ses mœurs pas toujours très civilisés
! Max Gallo, avec sa série en 5 tomes sur
les Romains, nous attire dans le monde Antique.
Avec "Spartacus",
()
il avait de quoi intriguer une histoire
passionnante. Encore une fois, le style
grandiloquent, prévisible et peu riche de
Gallo déçoit. C'était comme si, à chaque
page, il était pressé d'en finir ! Une vraie
déception ! Steve Berry nous laisse, avec
"L'Héritage
des Templiers",
()
un roman très américain avec des poursuites,
des coups de feu, la CIA et des morts
violentes. Dommage, un sujet intéressant
mais pas très bien traité. Ken Follett n'a,
pour sa part, pas pu résister à la jubilation de
nous réexpédier dans le Moyen-Age avec sa
suite des Piliers de la Terre appelée "Un
Monde sans Fin"
()
qui se déroule 200 ans plus tard au même
endroit (Angleterre). 1200 pages denses
pendant lesquelles on ne s'ennuie nullement.
Les personnages sont, certes, un peu
caricaturaux, mais les descriptions de la
vie des pauvres comme des riches est merveilleuse.
Un total dépaysement. Quant à "La
Méridienne"
de Denis Guedj (),
il s'agit d'un roman qui traite de la mesure
de la longueur du méridien de Paris par
deux astronomes en pleine Révolution Française.
Style pompeux qui n'explique rien quant
à la technique de mesure (on sait juste
qu'il faut des points élevés tels des clochers,
un peu juste tout de même...), c'est peu
fouillé, artificiel et mal ficelé. Pour
terminer, un livre un peu à part puisqu'il
s'agit de la biographie
d'Eric Clapton
()
par
lui-même.
Mais comment ce type peut-il être encore
en vie (à notre grande joie d'ailleurs)
avec tout l'alcool qu'il a bu et la drogue
qu'il a pris ? Dieu existe peut-être après
tout ?
Le
vendredi 21 novembre 2008
CHRONIQUE
NECROLOGIQUE
: deux géants dont le décès est passé inaperçu.
Chapeau bas...
UN
ECRIVAIN QUI NE LIT PAS N'EST PAS UN ECRIVAIN
!
C'est
encore une petite revue de mes lectures
que je propose. D'abord "La
Cène Secrète"
de Javier Sierra ().
Un roman qui met (encore) Léonard de Vinci
au centre d'une enquête policière, de cadavres
et de manigances. Les seuls intérêts de
ce roman sont les anecdotes sur les messages
que le génie aurait glissé dans sa fresque
ainsi que quelques descriptions intéressantes
du tableau. "Le
Joyau de Sicile"
de Barry Unsworth () est
présenté comme l'un des chefs d'oeuvre de
l'année. Une aventure qui se déroule, comme
son nom l'indique, en Sicile en 1149, date
à laquelle un chevalier est en proie aux
affres de l'attraction de deux femmes. L'une
fomente un complot, l'autre est réellement
amoureuse. Laquelle triomphera ? Seulement
deux étoiles pour un roman pas vraiment
convaincant. Dominique Fernandez nous offre
ensuite un gros pavé (plus de 700 pages
!) contant la vie tumultueuse du Caravage,
de son vrai nom Michelangelo Merisi. Passion,
excès, homosexualité, inspiration artistique...
Tout y est dans "La
Course à l'Abîme"
().
Mais cela aurait été plus plaisant en 400
pages seulement. Enfin, le tome 3 des "Rois
Maudits"
de Druon ()...
Le
dimanche 19 octobre 2008
ENCORE
DES LECTURES
Essentiellement
des romans en rapport avec la période qui m'occupe actuellement
(n'allez, cependant, pas croire que je plagie ces oeuvres
dans mes miennes ou que j'y puise l'essentiel de mes
références historiques. C'est juste une manière de m'immerger
dans la période, au même titre que les musiques médiévales
que j'écoute. Cela devait être dit...)
Ceci
étant, je dois reconnaître qu'en ce moment, de
très nombreux livres dignes d'intérêt paraissent. Je
pense, plus particulièrement, à la suite des Piliers
de la Terre de Ken Follett (Un Monde sans fin), pavé
de 1200 pages ou au roman passé un peu inaperçu
de Jean-Marie Blas de Roblès intitulé du titre énigmatique
de "Là où les tigres sont chez eux".
Je pense que j'y reviendrai ultérieurement, après les
avoir lus.
Pour
l'heure, mes lectures se sont dirigées vers de vieux
classiques tels "Les
Rois maudits"
de Maurice Druon ().
Si la manière d'écrire date un peu (on sent bien que
ce n'est pas une littérature récente à la manière de
narrer les événements), il n'en demeure pas moins que
cette saga des rois au XIVe siècle, maudits par Jacques
de Molay, le Grand Maître de l'Ordre des Templiers,
devrait être dévorée par quiconque s'intéresse à l'Histoire
de France. En son temps (début des années 1970), cette
série a représenté une véritable révolution qu'il faut
saluer. Je dirais même que Druon a probablement montré
la voie à de nombreux auteurs qui se sont distingués
par la suite dans des oeuvres similaires (de même que
la série télévisée réalisée à partir de l'oeuvre de
Druon était un précusreur des séries actuelles).
Plus
en rapport avec mes propres écrits, je me suis également
penché sur "Le
Secret de Copernic"
() de
Jean-Pierre Luminet. Drôles de personnages que l'auteur
et le héros de ce roman. Luminet est, à la base, un
astrophysicien sur lequel j'ai buté en tentant de comprendre
ses explications de la théorie des cordes ou des espaces
temps il y a quelques années. Puis, je ne sais trop
comment, ce scientifique a bifurqué dans les oeuvres
romanesques en rapport avec l'astronomie. Pour moi,
c'est un réel bonheur car il allie absolument tout ce
que j'apprécie dans les romans scientifiques : Luminet possède,
sans conteste, toutes les connaissances nécessaires
pour expliquer la théorie de Copernic (dans le cas de
ce roman) et parvient à captiver le lecteur par un style
enlevé, passionné et passionnant. J'ai pu, à travers
ce roman, mieux appréhender la personnalité complexe de
Copernic et comprendre qu'il n'aurait pas du tout été
impossible qu'il se rende à l'abbaye de Cîteaux afin
d'y exposer sa théorie. A noter que ce roman est le
premier d'une série qui conte les exploits des grands
astronomes du XVIIe siècle que sont, en plus de Copernic,
Kepler et Brahé.
Venons
en maintenant à "L'Oracle
della Luna"
() de
Fréderic Lenoir. Un pavé (700 pages en poche) qui évoque
le destin assez extraordinaire d'un petit paysan, Giovanni,
qui avait osé tomber amoureux de la petite fille du
doge de Venise. Un roman emprunt de catholicisme (Lenoir
a écrit de nombreux essais sur le sujet) très agréable
à lire, érudit, qui nous apprend beaucoup de choses
à propos de l'astrologie, du catholicisme, de la kabbale
et... de l'amour (au sens religieux et au sens commun).
Je l'ai dévoré en très peu de temps, admiratif de l'imagination
et du stle de l'auteur.
Pour
terminer, évoquons Marco Polo. Gary Jennings, en deux
tomes (le second est à sortir sous peu) revisite le
livre Le devisement du Monde écrit par Marco Polo à
la fin de sa vie. Des années de recherches et de voyages
pour aboutir à un roman"Marco
Polo, Les Voyages Interdits"
() comme
je les aime : érudit, passionnant, dépaysant. On y rencontre
un Marco Polo, encore enfant inexpérimenté, vivre des
choses merveilleuses entre Saint Jean d'Acre, Bagdad
et l'Asie, apprenant l'amour (quelques scènes coquines
intéressantes) et la vie. Grande qualité rédactionnelle,
maîtrise parfaite du sujet par l'auteur. Une merveille.
On attend le tome 2 avec impatience !
Le
dimanche 24 août 2008
LECTURES
DE VACANCES...
Sans
réel lien avec l'Enigme du Manuscrit de Pommard ou sa
suite (on a bien le droit de faire une petite pause,
non ?), j'ai lu trois livres intéressants cet été. Tellement
intéressants que j'ai voulu vous faire partager mes
coups de coeur (comme quoi, je n'ai pas peur de la concurrence...)
Commençons
par "La
Cathédrale de la Mer" ()
d'Ildefonso Falcones. Découvert par hasard à la librairie
Athenaeum à Beaune, j'ai acheté ce roman parce qu'il
se déroulait au XIVe siècle à Barcelone, une période
et une région qui m'intéressent plus particulièrement.
Contant l'histoire d'Arnau Estanyol, un fils de paysan
forcé à se rendre dans la capitale catalane, successivement
mendiant, navigateur, agent de change, soldat... Une
superbe fresque de l'histoire de la Catalogne, écrite
avec émotion et dynamisme. Un pavé de 615 pages tout
de même...
Ensuite,
je me suis lancé dans un autre pavé (en poche cette
fois... pas moins long mais plus léger), une étrange
histoire de réincarnation (j'en devine qui font déjà
la tête à cette évocation). Je ne suis absolument pas
un amateur de fantasy ou de récit paranormaux, mais
là, je dois dire que Jérôme Camut et son "Malhorne" ()
m'ont
bluffé. L'affaire commence au coeur d'une fondation
financée par un obscur milliardaire, chargée de résoudre
les grands mystères de notre petite planète (il y a
du boulot). Un jour, des scientifiques découvrent 8 statues
identiques dans 8 lieux répartis dans le monde.
Le problème est qu'il est impossible que ces statues
aient été réalisées par la même personne (certaines
ont été réalisées à 500 ans d'intervalle). L'on découvre
alors un personnage appelé Malhorne (d'où le titre)
qui explique qu'il a vécu une bonne douzaine de vies
successives, tantôt indien d'Amazonie, tantôt africain
ou français. A chacun de ses décès, il se réincarne
dans le corps d'un bébé et ne se souvient de ses vies
précédentes qu'au moment de son premier rapport sexuel.
Bon, d'accord, ça peut paraître complètement allumé
comme concept, mais ça marche. L'auteur maîtrise un
style superbe, érudit, passionnant. Il nous raconte
l'histoire du monde et des civilisations traversées
et nous pose des questions sur notre point de vue d'européen,
d'homme ainsi que sur la nature de nos croyances et
surtout sur ce que nous ne connaissons pas encore. Une
saga en 4 tomes, dont seulement le premier existe en
poche actuellement.
Encore
des interrogations avec l'un des derniers Crichton "Etat
d'Urgence"
().
L'auteur de "Jurassic Park" démonte en beauté
les théories du réchauffement climatique : une association
écologique fomente des sortes "d'attentats écologiques"
en précipitant des ouragans ou le détachement d'icebergs
afin de convaincre la population des dangers du réchauffement
climatique. Une enquête policière bien menée, quelques
excès héroïques dignes de l'auteur et des réflexions
intéressantes sur l'importance du complexe juridico-médiatico-politique
qui dirige le monde en maintenant les gens dans un état
de pessimisme perpétuel. Sincèrement, Crichton n'a
pas réussi à me persuader que le phénomène du réchauffement
climatique était un leurre, mais il m'a convaincu que
nous sommes tous manipulés à notre insu, ce qui est
peut-être encore bien plus grave...
Le
vendredi 20 juin 2008
HS
113 - mai/juin 2008
Un
hors série thématique du magazine HISTORIA extrêmement
intéressant sur Léonard de Vinci. Un de plus direz-vous ?
Pas tout à fait ! D'abord, il y a le fait que le magazine
HISTORIA reste une référence incontournable dans le
domaine de l'histoire. Ensuite, j'ai pu noter la présence
dans ce thématique d'articles très pointus et complets
sur des sujets importants pour la rédaction de mon roman,
en particulier concernant Francesco Melzi. Une lecture
à conseiller donc...
Le
lundi 2 juin 2008
J'ai
découvert Daniel Arasse en parcourant la bibliographie
de Sophie Chauveau, l'auteur de la trilogie "Lippi,
Botticelli, Vinci" (voir plus bas). Arasse était
(il est décédé en 2003) un historien particulièrement
brillant sur le thème de la peinture entre le XIVe
et le XIXe siècle (c'est vaste tout de même
!). Ce livre de poche regroupe les chroniques effectuées
à la radio il y a quelques années. Il parle, pêle-mêle,
de l'invention de la perspective, des mutations
entre les styles, de la Joconde ou de ses coups de coeur.
Les chapitres sont courts mais complets et les réflexions
qu'il apporte, les lumières qu'il allume dans nos esprits
permettent d'aborder les tableaux sous un jour tout
nouveau.
Le
vendredi 9 mai 2008
Impossible,
pour moi, d'écrire en silence. J'ai
besoin d'une musique de fond, mais pas nécessairement
en rapport avec le thème de l'écriture.
Florilège...
-
MIKE OLDFIELD : The songs of Distant Earth
-
DAVID GILMOUR : On an island
-
KATE BUSH : Aerial
-
THE CORRS : Best of
-
PETE TOWNSHEND : Live at Maryville Academy
-
LEONARD DE VINCI (c'est pas lui le compositieur
!) : L'harmonie du monde
-
Trésors de la musique sacrée
-
GENESIS : en concert à Paris (29/06/2007).
Tendre souvenir...
-
KATIE MELUA : Call of the search
Le
jeudi 8 mai 2008
C'est,
je crois, Ernest Hemingway qui, donnant un conseil
à une personne venant lui demander quel était son secret
pour écrire des livres aussi formidables, répondait :
il faut lire, lire, lire et encore lire. Loin de me
comparer au grand Ernest, j'ai, cependant, moi aussi,
besoin de lire beaucoup au cours de mon travail de rédaction
(en plus, cela me permet de passer des nuits à peu près
correctes étant donné que si je gagne le lit directement
après une phase d'écriture, j'ai du mal à trouver le
sommeil en raison du bouillonnement qui agite mes cellules
grises. Agrrrrr). Le danger pour un écrivain, c'est de "copier" ce qu'on
lit. Pour éviter cela, il faut s'imposer une discipline
de fer
et adopter l'une des deux positions suivantes : ne pas
lire de livres en lien avec le thème que l'on est en
train de traiter ou bien chercher
à se plonger dans une ambiance liée à son travail, mais sans voler d'idées.
C'est cette dernière attitude que j'ai naturellement
tendance à adopter, mais ce n'est pas toujours simple,
surtout quand on découvre que quelqu'un a fait ce que
vous auriez aimé faire mais en mieux que tout ce que vous
auriez pu imaginer ! Fort heureusement, cela n'arrive
pas souvent (non pas que personne n'écrive mieux que
moi, mais peu d'histoires mêlent Léonard de Vinci, la
Bourgogne et les descendants des Ducs de Bourgogne).
J'aimerais,
ainsi, vous faire partager certains de mes coups de
cœur ou de mes déceptions, mes impressions. N'hésitez
pas à m'expédier vos bons (ou mauvais) tuyaux !
NB
: plus y'a d'étoiles () et
plus j'ai aimé...
Commençons
par un monument (au propre comme au figuré) :" Les piliers
de la terre"
() de Ken Follett.
Follett est un être un peu étrange, capable d'écrire
des livres d'une érudition digne d'un universitaire
sur des sujets aussi différents que les manipulations
génétiques, la résistance pendant la guerre, les séismes,
le Général Massoud ou, ici, l'édification des cathédrales
en Angleterre au XIIe siècle. En 1050 pages (!), il
conte, sur fond de famine et de guerre, l'histoire d'un
bourg qui tente de résister en construisant une cathédrale.
Les nobles font la guerre, les paysans meurent de faim
et la vie continue... Cette merveilleuse description nous
laisse un sentiment mitigé entre l'admiration de l'art
des maîtres qui ont construit les grandes cathédrales et l'horreur
de la violence dans la vie quotidienne. Avec
une couverture presque identique (le cadrage
de la miniature de Fouquet est un peu différent. Hasard
ou pas ??), voici "Le printemps des cathédrales"
() de Jean
Diwo .
Dans le genre "caméléon", Diwo n'est pas mal
non plus, bien que toujours orienté vers l'histoire
(aucun roman scientifique par exemple, au contraire
de Follett).
On notera, par exemple, sa trilogie sur les ébenistes
du Faubourg Saint-Antoine à Paris qui débute par "Les
dames du faubourg" (3
tomes) (),
"Au temps où la Joconde parlait"
(), "
La chevauchée du Flamand" (pas encore lu) ou "Les
chevaux de Saint Marc"
().
Reprenant
un peu le même thème que Follett, Diwo conte l'histoire
de la construction de la Basilique de Saint Denis sous
l'impulsion de l'Abbé Suger. Moins long, moins grandiloquent
que "Les Piliers de la Terre", l'oeuvre de Diwo n'en reste
pas moins une mine de renseignements et de détails sur
l'art des verriers, des tailleurs de pierre, des architectes
du Moyen-Age. Au Temps où la Joconde parlait évoque,
quant à lui, l'introduction de la peinture à l'huile
en Italie. Le livre débute avec Antonello da Messina
pour se poursuivre sur les plus grands maîtres de la
Renaissance italienne : Botticelli, Raphaël et Vinci.
Les Chevaliers de Saint Marc nous révèle le vol (il faut
bien l'appeler ainsi) à Constantinople du quadrige de chevaux
de bronze qui trône actuellement sur le fronton de
la Basilique Saint-Marc de Venise. L'histoire se déroule
au temps des Croisandes. Quant à la Chevauchée du Flamand,
je sais juste qu'elle évoque Rubens... A lire prochaînement.
Sophie
Chauveau s'est lancée, en 2004, dans la parution de
romans liés aux grands peintres de la Renaissance Italienne.
D'abord "La passion Lippi"
() qui
conte la vie du moine défroqué du même nom, puis en 2005, "Le
rêve Botticelli" ()
sur
fond d'homosexualité teintée d'une merveilleuse histoire
d'amour qui conduira à la réalisation du "Printemps" et
de la "Naissance de Vénus" et, enfin, en 2007, "l'Obsession
Vinci" ()
et les pérégrinations de Léonard de Florence à
Milan puis vers la France. L'écriture est parfois
un peu grandiloquente, faite de phrases ultra-courtes censées
donner du rythme à l'histoire. C'est assez fatiguant,
voire énervant à lire. Fort heureusement, la rédaction
s'améliore avec les pages qui passent. A lire en tout
cas.
Concernant
le livre de Dimitri Merejkovski "Le
roman de Léonard de Vinci"
(),
je serai, peut-être, moins optimiste. Loué comme l'un
des meilleurs livres sur Vinci, j'ai été plutôt déçu.
On passe parfois vingt pages sans entendre parler du
maître toscan, ce qui n'est pas le cas du roman imaginaire
de Guillaume Prevost "Les
sept crimes de Rome"
() qui
transforme Léonard en un enquêteur de police. Assez bien
écrit, on est tenu en haleine jusqu'à la fin. Changeons
un peu de domaine avec le roman d'Alexandra Lapierre
"Le
voleur d'éternité"
()
qui narre la vie plutôt mouvementée de William Perry,
l'un des premiers archéologues mais aussi trafiquants
d'oeuvres d'art érudit à la solde de riches nobles anglais.
Nedim
Gursel a écrit un livre intéressant et très personnel
semble-t-il. "Les
turbans de Venise"
()
conte l'histoire d'un historien dépressif spécialiste des rapports entre
Constantinople et Venise, grand expert des tableaux
de Bellini. De gros problèmes personnels le poussent
à se plonger dans l'histoire des tableaux de Bellini.
Intimiste et érudit. Erudit, c'est également le qualificatif
qui conviendrait le mieux au roman de Iain Pears "Le
cercle de la Croix"
()
.
Un meurtre a été perpétré et quatre suspects potentiels
donnent leur version des faits. Le problème, c'est que
les quatre versions sont plausibles ! Gilbert Sinoué
est, comme Jean Diwo, un expert des romans historiques.
Parmi mes préférés, on trouve "Le
livre de Saphir"
()
à propos de la quête d'un livre magique par un chrétien,
un musulman et un juif, "L'enfant
de Bruges" ()
qui nous fait plonger dans le monde de Jan van Eyck ou
"Avicenne
ou la route d'Ispahan"
()
qui permet de découvrir la vie d'Ibn Sina, dit Avicenne,
médecin de son état aux confins de l'actuelle Turquie
et de la Perse autour de l'an 1000 et toujours obligé
de fuir pour ne pas devoir subir les foudres des princes.
Terminons cette courte chronique par un roman totalement
atypique, une sorte d'oeuvre extraterrestre à la fois
effrayante et visonnaire : je veux parler de "Clara
et la pénombre" ()
de Carlos Somosa (merci Christophe de me l'avoir conseillé). Dans un futur proche, les corps humains
sont transformés en oeuvres d'art que l'on expose dans
les musées. Les modèles, durement sélectionnés,doivent suivre des régimes et
des entrainements physiques extrêmement spécialisés.
Ce roman dérange, mais où est la frontière entre réalité
et fiction ?
Sarah
Frydman s'est essayée à un genre particulier avec sa
trilogie sur les Médicis : le roman historique, vu sous
l'angle des épouses et filles des puissant Médicis de
Florence. En 3 tomes "Contessina"
(),
"Le lys de Florence"
()
et "Lorenzo ou la fin des Médicis"
(),
elle dépeint le siècle d'or de la domination Médicis.
Axé sur les histoires de cœur et de cour, elle passe
relativement sous silence la complexité de la politique de l'époque. On
a le bonheur d'y croiser les grands maitres de l'époque,
mais toujours en filigrane. L'important (et c'est certainement
un choix délibéré), ce sont les histoires d'amour. Une
sorte de roman historique à l'eau de rose. Pour terminer,
j'aimerais évoquer une lecture que je viens de terminer
: "La Vierge de Bruges"
()
de Patrick Weber. Acheté dans la ville flamande en décembre,
ce court roman invite le lecteur à suivre les traces
d'un jeune apprenti du maitre Hans Memling qui cherche
à résoudre un crime. Agréable à lire.