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L'étiquette originale du Clos de la Commaraine

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La chapelle, lieu où débute le roman

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Carte postale vue depuis la vigne

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Mise en vente du château au début du XXe siècle

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Mon père et ma mère dans l'allée du château

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La cour du château

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Une autre vue de la chapelle

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Le château dans les années 1960

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Le caveau situé sous la cuverie

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Une autre vue sur les bâtiments du XVe siècle

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Un trésor dans la cave

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Méli-mélo de grands crus

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La capsule clissée

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Gros plan sur une oeuvre d'art

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La nouvelle étiquette du Clos : moins belle, non ?

     Combien de fois, enfant, ai-je mis les pieds au Château du Clos de la Commaraine ? Il me serait impossible de le dire avec certitude. Des après-midi de vendanges passées entre les cuves en bois et le bureau des vignerons à mesurer la densité du cru de l'année en fermentation aux visites prestigieuses (Club Ferrari, Reine Mère d'Angleterre...) en passant par les moments de détente au bord de la piscine (où j'ai appris à nager), ce château fait partie intégrante de ma vie d'enfant et d'adolescent. C'est donc par respect que j'ai décidé d'y situer la première scène de mon roman.

 

 

 

Un diamant au cœur

de la Bourgogne :

Le château de la Commaraine*

 

   L'ancienneté de la Commaraine, la grandeur de son passé, la placent au rang des plus aristocratiques domaines de la Bourgogne d'or. Ses titres de noblesse sont beaux, nombreux et bien authentiques ; sa naissance remonte à des temps reculés. La trace de bien des siècles subsiste en la masse épaisse de ses murailles qui semblent porter encore un dernier reflet de la féodalité. Une telle demeure ne peut être séparée du souvenir de ceux qui y ont laissé leur empreinte. Or, c'est une longue période, d'au moins huit cents ans, qu'il faut parcourir si l'on veut reconstituer toute la lignée des possesseurs de cette terre.

 

 

L'origine du château

 

   Construit en 1112 à Pommard, au cœur de la Bourgogne, le château de la Commaraine est entouré de vignes de renommée mondiale. Il fut érigé par le deuxième duc Eudes de Bourgogne, membre de la première dynastie capétienne qui était, à cette époque, la troisième famille dans l'ordre dé succession au trône de France. Ce fief fut ensuite donné, en 1193, à Jean de Pommard par Eudes III, duc de Bourgogne, en reconnaissance des grands services que celui-ci lui avait rendus. Rappelons que Jean de Pommard, .dont les armes portaient « d'azur au chef d'or chargé de trois coquilles de gueule », fut maire de Beaune en 1214, 1217, 1231 et de 1233 à 1236.Le château de la Commaraine entra ensuite dans le patrimoine de la famille de Saulx lors du mariage, en 1376, de Jeanne de Pommard (descendante de Jean) avec Aymonin de Saulx, fils de Jean et de Marie Aubriot. Armes des Saulx : « d'azur au lion d'or». Charles de Saulx, petit-fils d'Aymonin, se maria avec Antoinette Pot et mourut le 10 mai 1474; sa fille, Louise de Saulx, s'unit à Jean, baron de Saint- Chamond ; la fille de ces derniers, Anne de Saint-Chamond, épouse, en 1508, Louis Adhémar de Grignan, seigneur du Montet.

 

 

De gueules à l'aigle d'or

 

   Le 29 septembre 1526, Girard de Vienne, baron d'Antigny, seigneur de Ruffey et de Saint-Aubin, marié en 1500 à Bénigne de Dinteville, dame de Commarain (ou Commarin), ayant acquis ce fief de Pommard des seigneurs et dame de Grignan, fit acte de foi et hommage pour «la Commaraine», nom qu'il lui donna dès lors et qu'elle conserva depuis cette époque. Les armes de la famille de Vienne portaient « de gueules à l'aigle d'or becquée et membrée d'azur ». Girard de Vienne mourut à Beaune le 27 mai 1545; son fils, François, né le 10 juin 1515, épousa, en 1532, Gilette de Luxembourg, qui lui donna deux fils : Jacques et Antoine. Jacques, l'aîné, n'eut de son mariage avec Charlotte de Clermont, dame de Toulongeon, aucune descendance et, par testament de 1587, il légua tous ses biens à son frère cadet, Antoine, qui reprit le fief de la « chevance » de Pommard, le 4 juillet de la même année. Antoine de Vienne, baron de la Borde, époux de Claude d'Eguilly, vit sa terre de Commarain érigée en comté en 1588 et mourut en 1580. Son fils, Jacques-François, devenu comte de Commarain, baron de Ruffey et d'Antigny et de Saint-Aubin, lui succéda à la tête dudit fief de Pommard, mais il le vendit le 25 mars 1595 à noble Pierre de la Mare, avocat du roy au baillage de Beaune, moyennant le prix de 14400 livres. Jacques-François de Vienne, marié à Françoise de la Magdeleine, laissa deux fils : Charles et Jacques de Vienne qui rachetèrent la «chevance» de Pommard à Pierre de la Mare le 26 mars 1623.

 

 

Aveu et dénombrement

 

   Charles de Vienne, comte de Commarin, baron de Châteauneuf, lieutenant-général pour le roy en Bourgogne, acheta le 9 janvier 1622, la justice de la châtellenie de Pommard et de Voinay ; il avait épousé Marguerite de Fauche de Dompre et mourut le 13 octobre 1661. Son fils, Henri de Vienne, né le 22 décembre 1630, prit, à la mort de son père, les mêmes titres que celui-ci ; il se maria le 22 mai 1655 avec Jeanne- Marguerite Bernard, fille de Bénigne Bernard, seigneur de Trouhans, conseil- ler au Parlement de Bourgogne.

Il eut deux fils dont l'aîné, Charles, s'unit le 8 septembre 1698 à Jeanne de Chastellux ; il reçut le comté de Commarin et le fief de Pommard, pour lequel il donna en 1700 aveu et dénombrement. Ledit Charles de Vienne maria, le 9 août 1725, sa fille Marie-Judith, née le 29 juin 1699, avec Joseph-François de Damas, marquis d'Antigny, comte de Ruffey, colonel au régiment boulenois d'infanterie, gouverneur de la souveraineté de Dombes, et celle-ci apporta en dot le fief .de la Commaraine. Le 18 mars 1728, Joseph-François de Damas reprit le fief de la Commaraine ; il en donna démembrement le 22 août 1736. Le démembrement mentionnait: maison, basse-cour, écuries, pressoirs, colombier, jardins, verger, chenevière, un clos de 90 ouvrées de vigne fermé de murailles, franc de dismes, plus 10 ouvrées en Paisserolle, 35 soitures de prés à Pommard et lieux voisins, la rente de 38 feuillettes de vin due par divers particuliers et 18 livres en argent de rentes et cens dues par plusieurs.

 

  

1 200 livres de pots de vin !

 

   A la mort de la veuve du précédent, survenue après 1762, ce fief passa aux mains de son fils, Jacques-François de Damas, marquis d'Antigny et comte de Commarin, qui avait épousé, en 1755, Zéphirine-Félicité de Rochechouart ; le 18 décembre 1780, celui-ci vendit la Commaraine à Françoise-Etiennette Barrault, veuve de Bénigne-André Duhard de Chazans, seigneur de Chazans, Ternant et Curley, conseiller maître honoraire à la Chambre des comptes de Dôle, moyennant 90000 livres et 1 200 livres de pots de vin.

La nouvelle propriétaire reprit le fief le 8 mars 1782 et, le 10 avril 1783, elle en donna le dénombrement. Mais cette possession ne fut pas d'une longue durée car, ayant émigré pendant la Révolution, la ci-devant Commaraine fut confisquée comme bien national, les scellés apposés au château le 5 mars 1792, le mobilier et le matériel vendus peu après, l'inventaire des titres et papiers dressé en avril 1793.

La propriété en question a été aliénée le 1er juin 1794 à Sébastien Micard, culti-vateur à Moisey, au prix de 58 300 livres, puis celui-ci la céda. en 1795, à Nicolas-Guillaune Bazire qui la revendit, le 20 octobre 1801, à Charles-François Oudot, ancien député de Beaune, conseiller à la Cour de cassation.

Le 10 janvier 1816, Charles-François Oudot donna la Commaraine à ses trois fils: Camille, Félix et Jean-Baptiste-Charles qui en restèrent co-propriétaires pendant quelques années, puis, le 22 juin 1821, Camille Oudot en devint l'unique possesseur.

 

  

Une des plus anciennes propriétés

de la Bourgogne

 

   Ce dernier la céda, le 12 avril 1852, à M. Claude Bernard, négociant en vins à Meursault, qui la conserva jusqu'à son décès survenu le 25 juillet 1882. Après lui, sa fille, Mme Jeanne Bernard, baronne d'Ideville, eut l'usufruit du domaine, mais là une propriété alla à ses trois enfants : Jacques, Louis et Jean; le 18 février 1901, ceux-ci se virent adjuger l'usufruit pour 10500 F. Le 9 janvier 1904, la Commaraine fut acquise, moyennant 68 850 F, par M. Prosper Demars, demeurant à Brie-Comte Robert (Seine-et-Marne), qui la revendit, le 27 mars 1920, à M. Ulysse-Georges Jaboulet-Vercherre, négociant en vins à Beaune, rue Colbert.

A son décès, survenu le 25 décembre 1955, ce beau domaine est passé aux mains de son fils, M. Michel Jaboulet-Vercherre, son possesseur actuel. Le château de la Commaraine est donc l'une des plus anciennes et des plus intéressantes propriétés de la Bourgogne. Certains bâtiments datent du Xllle siècle et d'autres ont été ajoutés ou trans-formés au cours des siècles suivants (XIVe au XVIIe).

Nous n'entreprendrons pas d'en donner ici une description détaillée qui nous mènerait beaucoup trop loin ; nous dirons seulement que les caves sont vastes et belles.

Devant le château, du côté du Midi, on découvre un parc avec cour qui servait autrefois d'emplacement pour les récréations publiques ; il y a, à droite de la cour, un magnifique puits de grandes dimensions avec margelle carrée en pierre.

 

  

Un important vignoble

 

   Aujourd'hui encore, ce château historique veille sur un important vignoble situé au voisinage du clos de l'écu (Beaune), de Corton-Bressandes, du clos de Vougeot, de VoInay-Caillerets et de Chambertin. A la Commaraine, on commence maintenant à se préparer aux vendanges. Les vins seront entreposés dans l'ancienne chapelle du château où vieillissent quelques-uns des plus grands bourgognes. Ils y reposent dans l'ombre silencieuse jusqu'au moment où, selon la tradition, ils seront mis en bouteilles au château avec soin et attention. Plus tard, ils porteront quelque chose du prestige et de la gloire de la France à Paris, à Londres, à New York, à Amsterdam, à Francfort, à Zurich et dans toutes les autres grandes villes du monde.

 

 

*reprise d'un article de journal dont j'ignore l'origine. Si quelqu'un peut m'éclairer sur le sujet, il sera le bienvenu...

 

Encore une belle image de

la chapelle ICI

FERRARI 400i

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Beaune à Pommard le long de la côte (cliquer sur l'image pour agrandir en haute définition : 5 Mo - 12400 x 1900 pixels)

 

 

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